L’acceptation de soi

S’accepter inconditionnellement !

Ce qui a été vécu de douloureux enfant engendre bien souvent du mal être, ce qui explique pourquoi certains d’entre-nous nourrissent du ressentiment par rapport à leur passé, mais aussi parfois envers eux-mêmes, d’où une difficulté d’acceptation de soi inconditionnelle.

Ce qui a été vécu de douloureux enfant engendre bien souvent du mal être
Ce qui a été vécu de douloureux enfant engendre bien souvent du mal être

Mais quelle que soit l’enfance que nous avons vécue, ne sommes-nous pas dignes d’amour, de respect et d’intérêt ? Aussi, n’avons-nous pas à nous aimer et à nous accepter inconditionnellement, tels que nous sommes avec nos « fêlures », nos sensibilités nos forces, nos faiblesses…? En acceptant ce que nous avons été et ce que nous sommes devenus.

Cette acceptation que certains ont du mal à s’accorder, ne se traduit-il pas par un besoin de reconnaissance recherchée consciemment ou inconsciemment à travers leurs relations quelles qu’elles soient (familiales, amicales, professionnelles…) ? Ce qui implique un pouvoir donné au regard de l’autre qui les fragilise, devenant vulnérables à l’admiration et à la louange, mais aussi bien au contraire, à la critique.

Ils sont souvent divisés entre ce qu’ils sont et ce qu’ils souhaitent être, pensant que s’ils étaient « autre », ils se sentiraient tout le temps aimés, jamais critiqués, ni rejetés, et peut être même admirés. Pour se sentir à « la hauteur » d’une relation, certains se donnent l’injonction d’être « parfaits ». La perfection n’est-elle pas qu’illusion ? N’est-ce pas une manière de refuser ses propres limites ? En ayant tendance à se demander l’impossible, il en résulte que par crainte de ne pas y arriver, on « tombe » dans le « pas bouger », ne pas agir.

Pour vivre pleinement le moment présent, il faut se libérer du poids du passé en exprimant ce qui a été réprimé, car se livrer c’est ce délivrer ! Lorsque 40% de nous-mêmes cherche à s’exprimer, 40% de nous-mêmes réprime et avec le reste nous vivons. Notre tragédie, c’est à la fois l’expression qui cherche son chemin et la répression qui la lui barre.

L’acceptation est l’issue vers le mieux être

L’acceptation ne peut se faire sans amour pour soi qui consiste aussi à s’occuper avec amour de l’ego pour lui permettre de s’effacer et de se transformer.

Notre mental censure, refoule, nie, renie, refuse, désavoue ce qui est. Nous pouvons tout à fait, être sincère à la surface et être dans le déni en profondeur, refusant de voir certaines vérités extérieures à nous-mêmes, ou certains amours, haines, désirs, peurs…Tout ce qui nous gêne et ce, pratiquement depuis notre naissance.

La non-acceptation nous met en dualité avec nous-mêmes, l’acceptation n’empêche pas d’agir, elle n’implique pas l’adhésion mais la compréhension. Pour pouvoir pousser nos limites, prenons conscience de cette dualité et donnons lui le droit à ETRE.

Je prends l’exemple d’une pièce qui selon moi, devrait être en ordre et que je trouve dans un désordre indicible. J’ai un instant de non-adhésion; je ne me sens pas bien car quelque chose en moi se soulève et qui dit non, je n’accepte pas le désordre. Ensuite, je constate la dualité qui s’exprime en moi,  puis, je peux revenir à l’adhésion, la non-dualité, je deviens UN avec ce qui est. Il y a MOI, et tout ce qui est AUTRE que moi.

Ainsi, ce qui doit nous guider ce n’est pas ce qui devrait être, mais ce qui est, seulement ce qui EST.

Par conséquent, pour apprécier une situation, il faut prendre garde de ne pas agir sur le coup d’une émotion ou d’une impulsion. Nous devons être unifiés, entièrement présent, en ayant une vision totale de la situation et pas seulement d’un élément. Ensuite nous pouvons agir de manière non-égoïste.

Placé trop près du tronc d’un arbre, nous ne pouvons voir qu’une partie de l’arbre et nous ne voyons pas la forêt qui est derrière ! Voir, c’est intégrer le détail dans l’ensemble.

Avoir une approche pleinement positive de l’existence aide à se sentir libre. Cela signifie d’être libéré de toutes les dépendances par rapport à tous les substituts et toutes les transpositions paternels et maternelles qui ont régnés sur les premières années de notre existence.

Si dès le départ on s’est senti aimé, même si nous subissons des chocs, nous conservons au plus profond de nous-même une approche positive de la vie. A contrario, si nous avons été marqué par des traumatismes sans même avoir ressenti l’amour, la perception de l’existence peut faire qu’elle nous semble douloureuse.

Toutefois,  la force de vie qui réside en nous, peut nous aider à trouver l’énergie nécessaire pour la transformation de notre perception, en osant croire que l’existence a de l’amour pour nous au moment où elle semble nous trahir.

Ce qui fait notre souffrance, c’est la conscience limitée de l’ego, car à travers lui toute l’existence « ordinaire » est fondée sur la comparaison et le jugement.

La façon dont nous percevons et ressentons le monde, fait notre « prison », car nous  faisons de la réalité, une affaire personnelle et donc une affaire émotionnelle.

«Penser», ne désigne t-il pas l’aveuglement du mental ? Nous pensons que nous voyons et nous ne voyons pas que nous pensons !

D’une situation qui comporte un grand nombre de facteurs, nous extrayons un détail qui nous touche particulièrement, nous le « montons en épingle » en oubliant le contexte. L’émotion qui y est associée nous leurre et nous «aveugle », car elle fait venir sur le devant de la scène un élément, s’y cramponne en faisant abstraction des autres éléments.

Tout n’est-il pas dans la manière de « prendre » les choses ? Le mieux serait de ne pas « prendre », de laisser les choses là, à leur place, de donner à chaque événement, à chaque situation, le droit d’être ce qu’ils sont, bref, le droit d’exister.

Car en réalité tout est neutre, c’est nous qui qualifions de bon ou mauvais, de blanc ou noir, de juste ou injuste…, à travers le prisme de notre monde. C’est notre mental qui projette sur les faits ses propres conceptions, ses propres vérités, car en réalité, tout n’est-il pas relatif ?

L’acceptation de soi inconditionnelle implique un processus  de changement.

Ce n’est qu’en laissant chaque réalité, chaque phénomène à sa place ; sans projeter sur lui, sans nous en emparer, que nous pourrons aller vers une relation libre.Ce processus, je le compare à l’épanouissement d’une rose, aidée par son jardinier. En fait ce qui s’exprime en nous, n’est-ce pas notre enfant intérieur qui nous demande de l’aide ?

Ainsi d’un bouton, la rose s’épanouit jour après jour pour devenir rayonnante et resplendissante. Selon le temps qu’il fait, l’endroit où elle se situe, elle s’ouvre ou reste fermée, comme si parfois à peine elle respirait. Ses épines représentent pour elle, sa seule protection, pour l’imprudent in-attentionné.

Alors si le temps et son jardinier prennent bien soin de sa croissance, elle poussera forte, dans la reconnaissance et l’admiration. S’il lui arrive de nécessiter un tuteur ou bien d’être soignée, attentif, le jardinier sera là pour penser ses blessures et l’aider à cicatriser. Sa croissance pourra alors de nouveau s’effectuer  avec toute l’attention qui lui est nécessaire pour devenir une très belle rose.

Pour nous épanouir, tout comme la rose, nous avons besoin  de nous sentir accepté et cela commence par s’accepter soi-même, mais il nous faut aussi accepter le passé tel qu’il s’est passé, car il est impossible de le refaire. Tant que notre regard reste accroché sur le passé, nous ne pouvons vivre pleinement notre vie. Il nous faut donc l’accepter pour lâcher-prise.

Une fois que nous avons compris que l’acceptation est notre seule issue pour mieux être, nous pouvons commencer à aller vers le changement, où il s’opère une détente dans les sentiments au fur et à mesure que nous avançons qui nous permet de nous mettre en mouvement pour actualiser notre vie. Allant  à notre rythme, de la fixité à la fluidité, parfois en recul, ou même statique  mais toujours en mouvance pour continuer à progresser.

Nous appréhendons la vie de façon pleine et entière en sachant qu’elle est constamment en mouvement. 

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